L e 

P i a N o

 P r o j e C T

 La Genèse…

Après la nuit tibétaine et ses concerts de douze heures, un travail sur les formes longues pendant plusieurs années, une multitude de sons de toutes sortes, j’ai éprouvé un besoin irrépressible de revenir à des amours d’enfance, plus précisément à mes seize ans, lorsqu’au Conservatoire de Bordeaux, je découvrais et me nourrissais avec ferveur de l’œuvre d’Anton Webern.

Ses mélodies des timbres, ses séries magiques, ses jeux de nuances et de temps, mais aussi et surtout son extrême concision

A peine plus que le temps aux passants de s’offrir à mon objectif, silhouettes ou ombres furtives, porteuses d’énergies mystérieuses, courtes et potentielles histoires d’une insolente profondeur.

 

 

Alors, à travers mon piano, je me suis attaché à redécouvrir ces formes courtes, pour ne pas dire infiniment courtes, à travers un triptyque composé de :

 

L ‘ Amour

 

L ‘ Ivresse

 

L ‘ Extase

 

L ‘ Amour

 

L ‘ Ivresse

 

L ‘ Extase

Trois séries de cinq pièces, parfois si simples que la plupart d’entre elles pourraient être jouées après 2 ou 3 ans de piano même s’il est plus que probable que le phrasé et l’intention feraient défaut !

Plus que jamais, je voulais toucher à une forme de simplicité ultime, m’attacher à l’intériorité de l’intention.

Je visais une forme de concentration absolue, m’apprêtant à découvrir des énergies inconnues, dans des laps de temps très courts.

Pour cela, j’ai été à complètement à l’encontre du travail de respiration réalisé ces dernières années.

A l’inverse des préceptes chamaniques qui permettent d’arriver progressivement à guider son rythme cardiaque jusqu’à la vitesse de la musique, et parfois même à une vitesse 2 fois plus lente que la musique, consciemment jusqu’au-boutiste, je m’entrainais à jouer les plus courtes de ces petites pièces sans respirer…

Il n’y a pas de vie sans air. Pas de musique non plus…  Alors, très rapidement, je suis revenu à ce que j’appelle « la respiration à outrance« , inspirant et soufflant sans cesse plus que jamais, arrivant presque à faire chanter mon piano comme dans mes projections les plus folles…

Ce fut un nouveau chemin initiatique après celui entamé dans le monde du temps long des années durant.

J’ai tant aimé ces petites formes que je réutilise plusieurs d’entre elles dans mon nouveau projet, mêlés aux enregistrements réalisés ces derniers mois en Europe de l’Est…

Vous lirez et entendrez cela un peu plus loin…

La Musique…

Ces 5 petites pièces que composent « L’Amour » ont été mises en mots par ma très chère amie, Muriel PONZANELLI.

Sur le thème des tissus, elle a magnifiquement habillé mes mélodies, deux d’entre elles donnant naissance à de véritables chansons, dans une forme bien plus traditionnelle…

Organdi

 

Marcher vers l’orage,
les yeux lourds, d’un pas sourd.
Trouver le passage
sans détour.
Traverser les années
de coton gris, d’organdi
Et déchirer le ciel pour enfin t’apercevoir…

Satin

 

De ses douces mains , Elle défait le lien
Du ruban de satin mauve qui retient
tous tes tourments, pour les laisser s’envoler.
De sa douce voix, elle bercera tous tes maux,
Ses mots te montreront la voie où son doux regard effacera
tous tes chagrins, 
elle renouera l’amour d’un ruban de satin.

Tulle

 

Flot d’un corps vibrant, Jupon de tulle blanc
Comme une mariée qui se donne enfin
Jusqu’au bout de ses mains
Coryphée divin.

Pas de deux, arabesque, Pouvoir toucher le ciel ou presque
papillon velours, ballerine vole vers l’amour.

Soie

 

Un fil de soie qui brille, au revers de ma vie.
et le tissu froissé des jours passés
s’effile sous nos lendemains.

Un fil de toi scintille
dans l’ourlet de mon cœur.
Un fil de toi se glisse
Au fil de moi

Lin

Je m’éveille en te voyant, au matin de l’amour
je sens l’efflorescence du bonheur
bourgeon de vie, bouton de fleur
née dans nos draps de lin.

Je m’envole en te touchant, 
grisée par le discours  de nos corps
les couleurs parfumées, 
d’un bouquet de baisers
rallument l’éclat, pour réveiller nos draps de lin

je m’endors en te rêvant
gardien de mes envies
si la vie pourtant devait un jour t’éloigner de moi
je saurais cacher a l’abri du temps
tous les tissus de notre amour

Ces enregistrements sont réalisés sur mon NordStage, le premier modèle sorti. Le moment venu, j’irai enregistrer sur le magnifique Fazzioli du Studio de Meudon…